Automatisation des recherches

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Accélérer les tests. La chimie mise sur l’automatisation de sa recherche. Le Laboratoire du Futur de Rhodia, du CNRS et de Bordeaux-I et ses 60 chercheurs expérimente actuellement plusieurs technologies pour accélérer les tests de molécules. La microfluidique permet d’évaluer des réactions chimiques en très petites quantités avec un débit important, ce qui réduit aussi les risques d’explosion, les coûts et les rejets polluants. En continu, un ordinateur contrôle et varie l’injection des ingrédients d’une formulation dans une micropuce, une caméra visualise la réaction et archive les données, puis rince la micropuce avant la formulation suivante. Les manipulations plus complexes sont effectuées par un robot. Les gains de temps sont importants par rapport aux traditionnelles manipulations manuelles de béchers, de pipettes, de pesées, etc. « Nous pouvons tester jusqu’à 1.000 formulations par mois, dix fois plus qu’avant », assure Bertrand Pavageau chez Rhodia.

Le laboratoire bordelais teste ainsi les prototypes de shampooings, de détergents ou de soins cosmétiques mis au point par ses autres laboratoires de synthèse. A terme, ces automatismes rejoindront les autres centres de recherches du groupe. Ces technologies sont devenues banales dans la pharmacie depuis plus de dix ans. Mais les chimistes rétorquent que l’industrie du médicament réalise des réactions en phase aqueuse, plus simples à automatiser que leurs produits visqueux.